La Calligraphie chinoise
De tous temps, ou en tous cas dès le XVIème siècle, les Occidentaux ont cherché à appliquer un système phonétique qui rende compte en écriture romaine de la prononciation chinoise. Il y en a eu plus de 30, tous différents bien sûr, en fonction de la langue et de la manière dont ses inventeurs entendaient les sons. Ce qui a donné des résultats variés pour un même mot. Par exemple, la capitale de la Chine s'est retrouvée s'écrire PEKIN, PEKING, PEICHING OU BEIJING.
Finalement, les autorités chinoises ont décidé d'un système qui soit la référence pour tous:  le pinyin est devenu depuis la fin des années 50 la transcription officielle. Que l'on soit francophone, anglophone ou quoi que ce soit d'autre, c'est donc le pinyin qui doit être utilisé, même si on trouve encore quelques vestiges des anciens systèmes dans des documents actuels. Vous risquez par exemple de voir le nom du "Grand Timonier" écrit Mao Tse Tung au lieu de l'officiel Mao Zedong. Et vous constaterez que le code de l'aéroport de Beijing est PEK et non pas BEI (c'est le très modeste aéroport de Beica, en Ethiopie, qui en est l'heureux détenteur).
    Les Occidentaux ont parfois un petit peu de mal avec les règles phonétiques imposées par le pinyin, qui a souvent attribué un son inattendu à nos lettres: en pinyin, le B se prononcerait plutôt P, le J plutôt T, le H plutôt R, le G plutôt K, le A plutôt O ... Par exemple la prononciation du mot BEIJING se rapproche phonétiquement plus, pour un francophone, de quelque chose comme "Peï-Tine" que de "Beï-Djing" comme on l'entend parfois à la TV (et qui n'est en fait que la prononciation -incorrecte- du mot en pinyin par un anglophone...).

    Le pinyin a rendu la communication plus facile avec les Occidentaux.  Il facilite en particulier les recherches dans les dictionnaires, annuaires et autres systèmes mondialisés (les villes, les entreprises, les personnes aussi de plus en plus souvent, sont connues à l'extérieur de la Chine sous leur nom en pinyin, tout en gardant dans le pays leur identité).  Au quotidien aussi: pour un étranger ne sachant pas lire le Chinois, la navigation sur les réseaux de transport serait un cauchemar!

    Et surtout, en créant une transcription "occidentale" standardisée au tout début du mouvement de mondialisation qui a vu l'Anglais s'imposer comme langue commune, les Chinois ont renforcé leur propre langue. A l'inverse de bon nombre de pays pour lesquels la langue des affaires, des communications... du progrès en d'autres termes, est l'Anglais; et la langue natale celle du cercle privé, de la tradition. Le Chinois a ainsi pu garder sa place à côté de l'Anglais dans les affaires en Chine et vers l'étranger. 


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