Edgar Morin, La Méthode 1. La Nature de la Nature, p. 228, Seuil, Paris, 1977.
Le Yi Jing (sinogrammes 易经simpl./易經trad., pinyin yì jīng, Wade-Giles i4 ching1, également orthographié Yi King ou Yi-King), prononcé en français i ting (t comme dans le mot « tiens », ing comme dans le mot « parking »), est un manuel chinois dont le titre peut se traduire par « Classique des changements » ou « Traité canonique des mutations ». Il s'agit d'un système de signes binaires utilisé pour faire des divinations. Le Yi Jing s'appelle aussi Zhou Yi (周易, pinyin : Zhōu Yì, Wade-Giles : Chou1 I4) c'est-à-dire « changements de Zhou » pour la raison suivante.
Son élaboration date du premier millénaire avant l'ère chrétienne, époque des Zhou (-1027,-256 av JC). Il occupe une place fondamentale dans l'histoire de la pensée chinoise et peut être considéré comme un traité unique en son genre dont la finalité est de décrire les états du monde et leurs évolutions. Il est le premier des cinq classiques et donc considéré comme le plus ancien texte chinois.
Le Yi Jing est le fruit d'une recherche spéculative et cosmogonique élaborée, dont les articulations ont informé durablement la pensée chinoise. Sa structure mathématique a impressionné Leibniz qui y aurait vu la première formulation de l'arithmétique binaire. De fait, partant d'une opposition/complémentarité entre les principes Yin et Yang (adret et ubac, soleil et lune, mâle et femelle, actif et passif, etc.) et subdivisant cette dualité de façon systématique, le Yi Jing arrive à la série des 64 figures qui peuvent interpréter toutes les transformations possibles.