Les chercheurs écrivent ainsi dans les Comptes rendus de l’académie américaine des sciences (Pnas) que « typiquement, les chimpanzés parcourent moins de 4 km par jour et passent la plus grande partie du temps à manger ou se reposer entre deux moments d’activité physique intense de résistance, telles que grimper ou se battre ».
Damien Mascret précise : « On distingue en physiologie musculaire et cardiaque les activités d’endurance, qui doivent être maintenues sur de longues durées, et les activités de résistance, type musculation, plus explosives. Dans la journée d’un chasseur-cueilleur des régions tropicales, c’est la capacité à l’endurance qui est cruciale ».
Le journaliste explique que « les chercheurs ont eu l’idée de comparer le cœur de :- 43 chimpanzés à celui de - 40 humains sédentaires, mais aussi à celui de - 42 fermiers américains indigènes (Tarahumaras), - 40 athlètes professionnels de football américain et - 42 coureurs de fond. Ils ont regardé en particulier le ventricule gauche, qui a la plus lourde charge, celle de propulser le sang dans tout le corps ».
Damien Mascret note ainsi : « Les physiologistes ont établi des modifications anatomiques qui vont en sens inverse selon que le cœur est davantage soumis à des activités physiques brèves mais intenses ou des activités physiques plus modérées mais prolongées. Dans le premier cas (résistance), la paroi du ventricule gauche est plus épaisse, la cavité cardiaque gauche plus petite et le cœur plus sphérique que dans le deuxième cas (endurance) ».
Les chercheurs écrivent qu’« en raison du remodelage cardiaque, le ventricule gauche des hommes qui s’engagent avant tout dans des activités d’endurance développe moins de capacité à tolérer des pics de tension lors des activités physiques en résistance ».
Le journaliste poursuit : « Lorsqu’on regarde dans le détail, le cœur des joueurs de foot américain se rapproche davantage de celui des chimpanzés (résistance) alors que le cœur des fermiers et surtout celui des coureurs de fond s’en éloignent (endurance) ».
Damien Mascret conclut que « cette étude confirme que le cœur des hommes est moins bien armé pour contrer la brusque augmentation de pression artérielle qui accompagne un effort brusque et intense entrecoupé de longues périodes d’inactivité. [...] Le prix à payer d’un cœur humain plus adapté à l’endurance qu’aux efforts brefs est cependant, selon les chercheurs, un risque accru d’hypertension artérielle ».
Date de publication : 17 septembre 2019