L’hebdomadaire constate que « ces toutes dernières années, on ne compte plus les livres, revues et Salons consacrés à la "phytothérapie", nom savant de cette médecine par les plantes. Des millions de gélules, sachets de tisanes, onguents, flacons d'huiles essentielles colonisent les rayons des pharmacies ». Le magazine continue : « Dans l'intimité de leur cabinet, de plus en plus de généralistes s'enhardissent : "Pourquoi ne pas tenter cette petite infusion, pour changer des comprimés ?" Leurs confrères de l'hôpital s'y mettent. Des remèdes naturels sont désormais proposés aux patients comme "médecine de support" : le ginseng ou le gingembre, pour combattre les nausées provoquées par la chimiothérapie ; la mélisse, contre les symptômes des maladies chroniques de l'intestin... ».
L’Express observe qu’« à l'âge du Mediator, de la Diane 35 et d'autres affaires, c'est la simplicité des plantes, faciles d'utilisation, qui séduit. La pharmacopée française recense 439 espèces médicinales, dont 148 ont échappé au monopole du pharmacien ». Le magazine cite notamment le Dr Sophie Subirana-Michalet, généraliste en région lyonnaise, qui note que « cet engouement traduit un désir de retour aux sources, avec l'idée, chez certains, qu'il existerait un ordre naturel des choses que l'homme et ses actions auraient gravement perturbé. […] Avec les médecines douces, le symptôme est considéré comme l'expression localisée d'un désordre plus large et elles laissent davantage de place à l'écoute. Elles proposent un traitement adapté à chacun. La médecine classique, elle, donne l'impression de ne s'intéresser qu'au symptôme et de ''surmédicaliser'' les maux de la vie courante ».
L’Express précise cependant que « la Toile regorge de mauvais conseils et d'arnaques. De produits mal dosés, voire carrément toxiques. […] Comment savoir quelles plantes utiliser parmi les 148 en vente libre? […] Qui consulter? Alors que la demande du grand public ne cesse de croître, le manque d'information et de formation est patent ». Le magazine note en effet que « le cursus des étudiants en médecine ne compte qu'une trentaine d'heures de cours consacrées à la phytothérapie. Les diplômes universitaires spécifiques ne sont, la plupart du temps, ouverts qu'aux seuls professionnels de la santé. […] De plus en plus d'écoles privées proposent des diplômes, sans que le public ait les éléments pour en évaluer la qualité ».
« Discerner un bon naturopathe d'un flibustier des méthodes naturelles se révèle tout aussi difficile, puisque la profession, en plein essor, ne jouit d'aucune reconnaissance officielle », poursuit l’hebdomadaire, qui livre son guide des « 10 plantes qui soignent », comme le pavot de Californie pour « améliorer son sommeil », la rhodiole pour « lutter contre le stress », ou encore l'harpagophytum pour « atténuer les douleurs articulaires ».
Le Point se penche aussi sur la phytothérapie et évoque entre autres la canneberge, « "la" plante contre les infections urinaires », ou « l'olivier, pour que le cœur batte en paix ».